Accueil
- Présentation
2 - Les revues : une source essentielle d’un champ professionnel.
Dessin de Gavarni, gravure de Stipulkowski – 1840/1842
Prise dans leur ensemble les revues sont de remarquables sources. Aujourd’hui, le besoin se fait de plus en plus sentir de bénéficier d’instruments de travail et d’ouvrages de référence dans les domaines les plus variés, allant des guides départementaux des sources de l’histoire de l’agriculture impulsés par l’Académie d’agriculture aux guides patrimoniaux initiés par de multiples acteurs. Dans le seul domaine de la justice existent un guide des sources judiciaires et pénitentiaires de Jean-Claude Farcy, un guide bibliographique du même auteur ou encore un Guide des Justices de paix qui vient d’être achevé sous la direction de Jacques-Guy Petit.
La nécessité d’un instrument de recherche et de travail s’avère aujourd’hui essentiel pour connaître un secteur ou un domaine d’activité. Une multitude d’informations, d’initiatives, de propositions existent qui demeurent inconnues. Aussi l’image de “l’enfance irrégulière” est-elle floue et fragmentée. Sans compter qu’un champ n’existe qu’à la condition de bénéficier de revues. C’est là que gisent les projets parfois ébouriffants et fantasmagoriques, c’est dans le cadre d’un article qu’un auteur ou une équipe peuvent tester une hypothèse, rendre compte d’une expérience, laisser libre cours à une réflexion prospective. Ce qu’un texte court autorise un ouvrage l’interdit. La vie du secteur, avec ses échecs et ses succès s’y trouvent. C’est bien à travers les revues que les tentatives de comprendre ou d’agir sont rapportées. Parfois aucun écho n’est rapporté, et pourtant tel aspect ou tel élément, s’il avait été porté à la connaissance d’un plus grand nombre, aurait permis d’éviter certains b égaiements ou aurait rendu possible la convergence des initiatives prometteuses. La réflexion et l’action, voire l’abnégation d’hommes et de femmes qui ont consacré toute leur énergie et parfois toute leur vie à “l’enfance irrégulière” méritent d’être extirpés de l’oubli. Pas seulement par “devoir de mémoire” mais parce que la connaissance du secteur correspond à de multiples enjeux. Pour éviter que “Jules, Totor et Gustave” (10) ne soient oubliés, pour que les “centres d’observations des mineurs” ne soient pas régulièrement découverts (11), comme si rien n’avait été fait auparavant, il importe que “l’histoire ne se répète pas" (12). Toutefois, le présent catalogue, dont l’ambition est d’être davantage qu’une simple compilation de références, se veut un instrument de recherche raisonné. Résultat d’un travail collectif et pluridisciplinaire, il rend compte de près de deux siècles d’initiatives, par l’entremise de politiques publiques ou d’actions individuelles telles qu’elles sont rapportées dans les revues (13).
